RGE-CONTEXTE

Contexte et Jutification

Le Togo a réalisé en 2003, un recensement des unités économiques du secteur formel dans la capitale Lomé et ses environs. L’’économie togolaise, à l’instar des autres pays de la sous-région ouest africaine, est caractérisée par la coexistence des secteurs formel et informel répartis dans les cinq régions du pays. Le secteur informel occupant une place prépondérante dans l’économie nationale n’a pas été couvert au cours du recensement de 2003.

L’opération réalisée en 2003 a permis de disposer d’un système d’informations statistiques sur les entreprises du secteur moderne pour répondre à quelques attentes des décideurs publics, des investisseurs privés, des entreprises, des chercheurs, des analystes et des organismes nationaux et internationaux.

Plus de quatorze ans après, ces données recueillies ne présentent plus une fiabilité pour apprécier le tissu économique, la structure des unités économiques et répondre aux attentes plus grandissantes des utilisateurs.

Ainsi, plusieurs questions importantes sur la structure des unités économiques demeurent sans réponse. Il s’agit entre autres des questions suivantes :

– quel est le nombre d’entreprises (unités économiques) au Togo ?

– quelle est la répartition des entreprises (unités économiques) par secteur d’activité ?

– Quelle est la répartition spatiale des entreprises (unités économiques) au  Togo  ?quelle est la répartition des entreprises (unités économiques) selon leur taille en termes d’emplois ?

– quel est le nombre des Petites et Moyennes Entreprises (PME) au Togo ?

– quel est le poids du secteur informel dans le tissu économique du Togo ?

– quels sont les caractéristiques sociodémographiques des chefs d’entreprises (unités économiques) au Togo ?

L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), s’est doté d’un répertoire des entreprises modernes dont le champ se limite à Lomé la capitale et dont la dernière actualisation a été faite pour l’année 2010. Aussi, la nécessité de disposer d’autres répertoires comme celui des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) pour les besoins de la comptabilité nationale se fait-elle sentir.

En outre, pour faciliter l’actualisation des répertoires, la mise en place d’un système d’identification unique des entreprises dont l’usage s’imposera à l’ensemble de l’Administration et aux entreprises pour faciliter l’échange inter-administratif des données micro-économiques sur les entreprises et leurs établissements s’impose.

Par ailleurs, le Togo, depuis 2009, s’est engagé dans le processus de rattrapage de ses comptes nationaux. De plus, les recommandations internationales exigent la mise en œuvre du processus d’élaboration des comptes nationaux sous le nouveau système de comptabilité nationale des Nations Unies dans sa version de 2008 (SCN2008). Cette mise en œuvre passe nécessairement par l’élaboration d’une nouvelle année de base des comptes nationaux. Or, la qualité des comptes nationaux est fonction de la fiabilité des sources de données utilisées. Les données sur les entreprises actuellement utilisées pour les besoins des comptes nationaux proviennent des déclarations statistiques et fiscales (DSF) des entreprises essentiellement basées à Lomé. Pour espérer tenir compte de l’exhaustivité des entreprises, il s’avère indispensable de réaliser une opération de collecte qui couvrira l’ensemble du territoire national.

On note également que le Togo est l’un des rares pays d’AFRISTAT à n’avoir pas encore de nomenclature nationale d’activités et de produits. En fait, il n’a pas encore été procédé à l’adaptation de la NAEMA aux réalités nationales comme recommandé par AFRISTAT. Or l’expérience et les pratiques internationales ont montré que les pays qui disposent d’un système d’informations statistiques performant sont ceux qui ont su le bâtir autour des deux piliers principaux que sont les répertoires et les nomenclatures. Le RGE a pour vocation de mettre en place ces deux éléments.

Pour toutes ces raisons, il s’est avéré nécessaire et urgent de réaliser un recensement général des entreprises au Togo en 2017 pour connaître le nombre d’unités économiques formelles et informelles, leur répartition spatiale, leur répartition par secteur d’activité, leur typologie et surtout de mieux apprécier la contribution du secteur informel dans le tissu économique du Togo. Cette opération permet aussi de disposer des données pour l’élaboration des comptes de l’année de base sous le SCN 2008 et d’actualiser le répertoire national des entreprises.